LES OPPORTUNITÉS QU'OFFRE LA LUNE

Moumini OUÉDRAOGO 02 Apr 2024 16:34 Aérospatiale et Astronomie

Interline ouvre la voix vers une fortune astronomique grâce à l'hélium-3 sur la lune. Pendant qu'on prend conscience que les ressources sur Terre sont bornées,d'autres cogitent à une consommation et exploitation plus durable quand certains se tournent vers les étoiles pour aller exploiter d'autres ressources.
Interlune, une startup lancé par deux anciens de Blue Origin, a récemment annoncé avoir pour ambition d'aller installer une exploitation minière sur la Lune. L'idée serait d'aller y extraire de l'hélium-3, un gaz léger présent en abondance sur l'astre,mais présente en quantité limitée sur notre Planète. Deux pointures de Blue Origin, l'entreprise d' aérospatiale de Jeff Bezos,viennent d'officialiser l'existence d'une startup qui débarque avec un objectif très ambitieux: extraire de l'hélium-3 sur la Lune, puis en faire d'usage sur Terre. L'hélium-3 a un potentiel qui suscite fort longtemps l'attention des scientifiques parce qu'il est le carburant idéal pour parvenir à la fusion nucléaire.



L'hélium-3 provient de la fusion du Soleil


L'hélium est un isotope stable de l'hélium qui n'est pas présent naturellement sur notre planète. Et pour cause, il provient de la fusion du Soleil et compose les particules de hautes énergie charriées par les vents solaires. Or, la magnétosphère( Région de l'espace entourant la Terre dans laquelle est confiné le champ magnétique terrestre) de la terre détourne ce flux de particules. Résultat, l'hélium-3 n'est produit qu'en très faibles quantités lors de la décomposition du Tritium utilisé dans les armes et les réacteurs nucléaires. La Lune étant dépourvue de magnétosphère, son sol s'est chargé l'hélium-3 au cours des milliards d'années qui se sont écoulées. Interlune prévoit de construire des engins spatiaux et de machines pour l'hélium-3 du régolithe

Le régolithe lunaire (ici, avec l’empreinte légendaire du premier pas de Buzz Aldrin) contient des quantités non négligeables d’hélium-3. © NASA

Enfin, certains considèrent aussi qu'il pourrait être utilisé en imagerie médicale,dans l'industrie des supraconducteurs, ou encore en tant que combustible pour un nouveau système de propulsion spatial.Extraire de l'hélium-3, ressemble sur le principe aux prémices de la ruée vers l'or, sauf que l'or en question est un isotope ( sont qualifiés d'"isotope" les différents types d'atomes d'un même élément qui se distinguent uniquement que par leur nombre de neutrons.). On considère qu'un seul litre de l'hélium-3 coute plusieurs milliers de dollars . Raisons pour laquelle les deux partenaires considèrent qu'il y'a un marché potentiel, surtout pour ce qui concerne l'imagerie médicales et l'informatique quantique et, à terme, les futurs réacteurs à fusion.
Le tokamak d'INTER. ©INTER Organization.

L'histoire de l'exploitation minière de la Lune


L'idée d'exploiter la Lune fascine les scientifiques et les passionnés de l'espace depuis des décennies. L'idée a fait son chemin dans les années 1970, lorsque les missions Apollo ont raméné des échantillons de sol et des roches lunaires. L'analyse de ces échantillons a révélé la présence de ressources précieuses, dont l'hélium-3. Les scientifiques ont reconnu le potentiel de l'hélium-3 en tant que sources de combustible propre et efficace pour les réactions de fusion nucléaire. Toutefois, à l'époque, la technologie et l'infrastructure nécessaires à l'exploitation minière de la Lune étaient loin d'être développées. Au fil des années, les chercheurs ont continué à étudier la composition de la Lune et à explorer les moyens d'en extraire les ressources. Ils ont du faire face à de nombreux défis, notamment le cout élevé des missions spatiales, la difficulté d'opérer dans un environnement lunaire hostile et carence de technologies avancées en matière de robotique et d'exploitation minière. Malgré ces contraintes, les scientifiques sont restés optimistes quant à la possibilité d'exploiter la Lune. Ils pensaient qu'avec les progrès technologiques et l'intérêt croissant pour l'exploitation spatiale, le rêve d'extraire des ressources précieuses de la Lune deviendrait un jour unr réalité.

Depuis les missions Apollo, les scientifiques et les passionnés de l'espace sont fascinés par l'idée d'extraire de la lune des ressources précieuses telles que l'hélium-3.

Le processus d'extraction de l'hélium-3 de la Lune



Le processus d'extraction de l'hélium-3 de la Lune comporte plusieurs étapes complexes et gourmandes en ressources. Au prime abord, des véhicules miniers robotisés seraient déployés à la surface de la Lune pour collecter le régolithe lunaire, un mélange de sol, de poussière, et de roches. Ces véhicules seraient équipés de capteurs et d'outils avancés pour identifier et extraire le régolithe contenant la plus forte concentration d'hélium-3. Une fois le régolithe collecté, il subira un processus de chauffage méticuleux pour libérer les atomes d'hélium-3 piégés. Ce processus de chauffage a besoin d'un controle précis de la température afin d'éviter d'endommager la précieuse ressource et de garantir sa pureté. Après l'extraction de l'hélium-3, celui-ci serait soigneusement confiné et transporté vers la Terre. Ce processus impliquerait des systèmes de stockage et de transport sophistiqués afin de maintenir l'intégrité de l'hélium-3 de la Lune et d'éviter toute fuite ou contamination. Une fois sur terre, l'hélium-3 extrait serait stocké dans des installations spécialisées jusqu'à ce qu'il soit prêt à être utiliser dans des réacteurs à fusion nucléaire. Ces réacteurs, qui en sont encore au stade expérimental, promettent une énergie propre, abondante et pratiquement illimitée. Le processus d'exploitation minière de la Lune et d'extraction de l'hélium-3 de la Lune est sans aucun doute difficile et complexe. Cependant, avec les progrès constants de la technologie et de la demande croissante de sources d'énergie durable, le concept de l'exploitation minière de la Lune pourrait devenir une partie vitale de notre avenir.




Une plateforme minière sur la Lune en 2030

S'il n'est pas rare, il faut toutefois extraire l'isotope du régolithe lunaire et l'envoyer vers la Terre. En ce moment il n'existe aucun moyen de le faire et sera approprié de traiter des centaines de tonnes de régolithe pour produire ne serait-ce qu'un gramme d'hélium-3. Mais Interline se veut confiante et se fait savoir qu'elle a mis au point un processus d'extraction efficient, du moins, en théorie.
Elle compte également lancer une mission expérimentale dès 2026 pour échantillonner le régolithe lunaire et mesurer la quantité d'hélium-3,puis en extraire une partie. Une mission qui serait intégrée à un des futurs projets commerciaux de voyages sur la lune dirigé par la Nasa.
Très optimistes, les associés comptent même mettre en place une usine pilote dès 2028, pour extraire de façon professionnelle le fameux carburant, à partir de2030. Ils comptent passer soit par SpaceX soit par Blue Origin pour repartir le combustible sur Terre. Si Interlune se veut très optimiste, créer une telle société minière sur la Lune n'est certainement pas pour demain, alors que la Nasa souffre (peine) à ramener des humains sur l'astre

L'exploitation de la Lune et l'utilisation de l'hélium-3 offrent un aperçu alléchant de nos perspectives énergétiques futures. Avec son potentiel d'énergie propre et illimitée, l'exploitation de la Lune pourrait révolutionner la façon dont nous alimentons notre monde. Toutefois, il est essentiel de relever les défis et les controverses qui entourent ce concept de manière éthique et responsable. En nous lançant dans ce voyage, nous devons pas seulement explorer les mystères de la Lune, mais aussi veiller à la préservation et au bien-être de notre planète.

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